Les marques d'imprimeurs racontent l'histoire de l'imprimerie

Chaque semestre, une nouvelle sélection de livres imprimés exceptionnels mettent en valeur les collections municipales de la bibliothèque patrimoniale autour d’une thématique spécifique. Jusqu’en septembre 2025, penchez-vous sur les marques d’imprimeurs, vestiges du passé, disparues des livres actuels. Des illustrations à ce point remarquables que certaines étaient volées, découpées à même la page de titre de l’ouvrage.

Marque d’imprimeur, on définit

Les marques d’imprimeurs apparaissent en même temps que l’imprimerie au XV^e siècle. Il s’agit d’une illustration (gravure sur bois) placée sur la page de titre du livre. Au XVI^e siècle, son apposition devient obligatoire pour éviter les contrefaçons et protéger le travail de l’imprimeur, qui à l’époque est également éditeur et libraire.

Pourquoi c’est important ?

Si les premières marques sont assez simples et ne reprennent que les initiales, peu à peu se développent des gravures plus élaborées qui comprennent une illustration et, souvent, la devise de l’imprimeur. Très utile si le lieu ou la date d’impression ne sont pas indiqués sur l’ouvrage, la marque d’imprimeur renseigne l’identité de l’imprimeur et donc son époque et son lieu de travail. Elle se transmettait également à ses enfants ou ses apprentis qui continuaient l’activité au sein de l‘atelier, ou même à sa veuve qui pouvait reprendre l’activité de son époux. Les animaux et les végétaux étaient très volontiers utilisés, mais aussi des scènes religieuses ou antiques.

De la marque d’imprimeur au logo de l’éditeur

Au XVII^e siècle, apparait le privilège royal, une autorisation donnée par le roi d’imprimer un livre pendant 10 à 15 ans. Cette nouvelle législation fait disparaitre petit à petit les marques d’imprimeurs car leurs publications sont protégées. Aujourd’hui, les marques d’imprimeurs ont disparu. Subsistent encore quelques marques d’éditeurs apparues au XIX^e siècle comme Larousse avec La Semeuse.